Vers un modèle circulaire

Le modèle linéaire

L’économie, définie comme le système visant à satisfaire les besoins de la société, ne peut cesser d’exister du jour au lendemain. C’est notre lieu de travail, c’est-à-dire notre sensation de sécurité et de pouvoir. Ce qu’il faut changer, c’est notre façon de gérer le système déjà en place.
Plus simplement, le modèle économique linéaire consiste à extraire des matières premières pour fabriquer des biens, qui sont ensuite utilisés avant d’être jetés à la poubelle. Ce modèle existe depuis le début de la révolution industrielle. Visiblement, personne à cette époque n’avait réfléchi aux implications de ce modèle : les ressources naturelles ne sont pas inépuisables ; les déchets de post-production représentent des volumes colossaux ; que faire des choses que nous ne voulons plus garder. Près de 92 % de l’industrie mondiale suit toujours ce modèle aujourd'hui ! Seulement 8 % des ressources naturelles extraites demeurent dans l’économie circulaire. Le reste finit en déchet. Le système linéaire pourrait fonctionner si nous étions moins nombreux sur Terre. Malheureusement, en raison de la croissance démographique, nous avons dépassé les capacités de régénération de la nature. En conséquence, la nature ne parvient pas à regénérer ces ressources, explique Anna Desogus. Nous vivons à crédit et transmettrons le fardeau de cette dette à nos enfants et nos petits-enfants.

La possibilité d'un modèle circulaire

L'économie circulaire, aussi appelée économie en circuit fermé, est une alternative viable qui implique de poursuivre le développement, mais selon de nouveaux principes : limiter la consommation des matières premières vierges et de l’énergie, réduire la quantité de déchets produits grâce au recyclage et à la réutilisation. Beaucoup de personnes considèrent que ce modèle est une copie conforme des écosystèmes naturels, où rien ne se perd. Chaque déchet devient immédiatement un nouveau matériau de construction pour les structures suivantes. Comment traduire cela dans la réalité de notre industrie ?

Le mobilier. Et après ?

Les meubles font partie des objets les plus proches de nous. Ils constituent notre environnement de vie et de travail. Ils doivent être fonctionnels, mais également créer une atmosphère qui reflète notre identité. Parfois, nous les entourons de sentiments et d’affection. Les problèmes commencent lorsque le meuble atteint la fin de sa vie et ne peut plus être réparé.
Un canapé, un siège ou un bureau devient alors un déchet composé de nombreux éléments. Sa mise au rebut coûtera bientôt très cher, car les frais pour jeter des déchets volumineux non recyclables augmentent.

Des meubles issus de l’économie circulaire

La Pologne est le deuxième plus grand exportateur de mobilier au monde et le premier en Europe***. Les modes de production des grands fabricants auront une grande influence sur la qualité de vie des futures générations. Le concept d’économie circulaire se concentre principalement sur l’étape de conception, car l’impact sur l’environnement peut y être déterminé à 80 %.
Tout d’abord, nous réfléchissons aux fonctionnalités qu’un siège devrait avoir. Il faut réduire le nombre de composants pour garder uniquement ces fonctionnalités et les éléments réellement essentiels. En utilisant moins de composants, nous réduisons le poids du produit, donc la consommation de matières premières, donc les émissions de CO2 dans l’atmosphère.
Ensuite, il est essentiel de choisir les bons matériaux. Au lieu d’utiliser des ressources naturelles, nous optons pour des matériaux recyclés. En plus de réduire les montagnes de déchets qui polluent le monde, le recyclage de ces matériaux consomme beaucoup moins d’énergie et émet moins de CO2.
Chez Profim, nous concevons des sièges polyvalents, durables et faciles à renouveler, en changeant le capitonnage par exemple, afin de les garder le plus longtemps possible. Toutefois, à la dernière étape du cycle de vie, au moment de la mise au rebut, le siège doit être facile à démonter. Les composants peuvent ainsi être séparés et jetés en toute conscience dans les bacs de recyclage adaptés (plastique, métal, papier) afin qu’ils soient ensuite réintégrés dans le circuit.

Un changement de masse. Et le consommateur dans tout ça ?

"Le consommateur veut simplement satisfaire ses besoins. Mais la façon précise avec laquelle ces besoins sont satisfaits est la responsabilité de ceux qui conçoivent et produisent, explique Anna Desogus de Circular Together. Il est important que tout nouveau projet soit compétitif sur le plan financier et offre le même niveau de confort que ce à quoi le client est habitué.  
En produisant à grande échelle, nous avons une responsabilité vis-à-vis de l’écosystème mondial. C’est pour cela que nous abandonnons nos vieilles habitudes pour adopter les nouvelles normes de l’économie circulaire. Dans le cas de la production de masse, le moindre changement positif est reproduit sur des milliers de produits, explique Magdalena Borowiec, directrice du marketing.
Un produit circulaire peut entraîner de grands changements de différentes façons : sauver les forêts naturelles car nous n’utiliserons plus de contreplaqué ; réutiliser des tonnes de déchets plastiques qui iront dans nos unités de production au lieu des décharges ; réduire les émissions de gaz à effet de serre car la seconde transformation consomme beaucoup moins d’énergie. Et au final, un siège peut remplacer plusieurs sièges tout au long de son cycle de vie grâce à sa durabilité, sa capacité de renouvellement et son design intemporel.

Place à la nouveauté...

*Source of all Anna Desogus quotes: "Webinar. Gospodarka cyrkularna - od degradacji do regeneracji". Experyment Science Centre in Gdynia, 30 September 2021.

**Agreement agreed at COP 21 in Paris, 12 December 2015.

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